Le contexte
La prise en compte des effets environnementaux est de plus en plus largement acceptée comme une composante essentielle des projets de recherche de développement depuis la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement qui s'est tenue à Rio de Janeiro en juin 1992. Mener une évaluation de l’impact environnemental (EIE) est de plus en plus vu comme une composante essentielle de saines pratiques environnementales. Cependant, dans le contexte spécifique de la recherche pour le développement, la nécessité de l’EIE est moins largement reconnue. Dans l'ensemble, il y a néanmoins de solides arguments pour soumettre la recherche pour le développement à une EIE.
Un projet de recherche aura rarement en soi un effet sur l'environnement. Cependant, les résultats de la recherche peuvent parfois contribuer à l'amélioration de l'environnement, ou à l'endommager. Des exemples peuvent être trouvés parmi les projets de recherche dans des domaines tels que la santé, la production animale, l'agriculture, la sociologie, le génie génétique, le développement industriel, le secteur de la recherche aérospatiale ..., et bien sûr la recherche environnementale elle-même. Cela vaut tant pour les évaluations ex ante que ex post.
La recherche peut avoir des effets importants au niveau social ou sur la santé si, par exemple, les chercheurs introduisent des maladies dans des populations indigènes n'ayant pas d'immunité naturelle, ou s'ils altèrent les modèles traditionnels de l'interaction homme-environnement (per le biais de pratiques agricoles ou d’autres utilisations de terrain). Certaines activités de recherche pourraient également conduire à l'introduction et à la propagation de maladies chez les animaux, y compris chez des espèces domestiquées. Ces exemples montrent que la recherche pour le développement n'est pas une catégorie d'activités qui qui puisse être dispensée d’une EIE.
L’établissement de l’EIE comme un élément standard de la recherche pour le développement commence à faire partie intégrante de la pratique généralement acceptée par la communauté se préoccupant du développement. Si les chercheurs peuvent être amenés à entrer en compétition pour des raisons environnementales, tout comme ils le font pour des raisons techniques et scientifiques, la performance environnementale globale s'en trouvera améliorée. La participation des partenaires des pays en développement aux activités de recherche liées aux EIE a le potentiel d'améliorer l'efficacité du processus d'EIE et de fournir l'occasion d'identifier des priorités communes et des valeurs partagées. Elle peut également être un moyen utile pour le renforcement des capacités.
L'EIE devrait être considérée comme une composante de la prise de décision en ce qui concerne toutes les recherches pour le développement. Selon la situation, les auteurs en charge d'un guide d'évaluation spécifique peuvent alors décider d'inclure cette dimension, de proposer des critères, et de justifier leur préoccupation si nécessaire.
Questions
Le projet de recherche sur le développement a-t-il été conçu pour résoudre des problèmes environnementaux, par exemple pour:
- diminuer ou même inverser la dégradation de l'environnement ?
- éviter, réduire ou compenser la pression sur l'écosystème naturel ?
- réduire les risques sanitaires liés à l'environnement ?
- promouvoir la préservation de la faune, la conservation ou une utilisation durable de la biodiversité ?
Références
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